Couple malheureux : les signes qui m’ont imposé le divorce!

Couple malheureux, les signes étaient évidents. J’étais triste en couple, pourtant j’ai mis des années à l’admettre et à oser la séparation. Je vais vous parler aujourd’hui des peurs que nous avons tous, hommes et femmes, avant de changer de vie. Oser la séparation et assumer la rupture de la vie familiale pour vivre mieux, c’est une épreuve à traverser, qui semble insurmontable quand on se retrouve au pied du mur.

Oser changer de vie

Ce matin, je joue ma vie !

Flash back. J’ai 19 ans. Il fait frais en ce petit matin de juin sur le quai du RER B. Je suis plus matinale que d’habitude, car c’est le jour J, je passe le concours d’entrée pour mes études supérieures. 120 places pour 5000 candidats. J’ai bossé toute l’année comme un chien en prépa. Je suis prête, concentrée, confiante, mais stressée quand même. « Bonjour Myriam ! Tu es bien matinale ce matin ? ». Je tombe sur le père d’une amie. « Oui, ce matin, je joue ma vie ».

Cette anecdote m’est revenue quand mon amie blogueuse Ophélie Jouvenon du site « Fric au Féminin » m’a proposé de participer à son évènement  » Changer de Vie pour aller mieux ». Je vous recommande particulièrement son site les filles. Elle fait sauter beaucoup de fausses croyances sur l’argent et l’abondance financière, particulièrement ancrées chez nous, les Desperates-Quadra. Mais revenons à nos moutons.

J’ai 44 ans maintenant, et je répondrai de la même manière à cette jeune Myriam, que l’avait fait le père de mon amie à l’époque : par un grand éclat de rire ! Mais oui, des claques je lui mettrais ! Bien sûr que non, on ne joue pas sa vie sur un concours d’entrée dans une école ! La vie se joue chaque jour, en conscience, avec parfois de grandes décisions à prendre et surtout à assumer.

Faire évoluer sa vie

Depuis cette époque, j’ai changé au moins 4 fois de vie et je suis en train de muter vers une cinquième nouvelle vie professionnelle sur le web. A chaque fois, j’apprends, je m’épanouis, je me régale un peu plus. Plus tu t’entraînes à changer de vie, moins tu as de peurs.

D’ailleurs, je ne le vois plus comme un changement mais comme une évolution. À chaque changement, je réfléchis au socle que je garde et à ce que je peux muter. Par exemple, actuellement, je change de vie professionnelle, ça me fait flipper bien sûr, mais je garde tout le reste : les enfants, le troupeau de copines, le chat et les histoires sentimentales qui ne mènent à rien, pas risquées, comme ça je me sens assez forte pour oser le changement professionnel!

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un changement de vie majeur pour moi, pourtant banal dans notre société, pour lequel j’ai vraiment tremblé. Comment j’ai osé me séparer du père de mes enfants.

La popotte ne m’épanouit pas

Le père de mes enfants est un chic type, foncièrement gentil, plein d’humour, généreux et diplomate. J’étais profondément amoureuse de lui quand nous avons décidé de fonder une famille. À cette époque, il disait « ce que j’aime chez Myriam, c’est qu’elle préfère toujours sortir et dîner au resto, qu’à la maison ».

Quand les enfants sont nés, je n’ai pas du tout géré le rôle dédié à la mère, je le reconnais. J’ai fait des études, j’ai de l’ambition professionnelle, j’avais un job prenant et je voulais également être une maman parfaite : allaitement évident, petits pots bio et maisons, couches lavables et j’en passe. Je me suis complètement perdue, submergée par les tâches ménagères et maternelles, le manque de sommeil, la frustration professionnelle.

Je n’ai jamais été passionnée de cuisine, qui me le rend bien d’ailleurs, et mon côté féministe se rebelle dès que je suis aux fourneaux – surtout si mon conjoint est dans le canapé au même moment – (futur chéri, si tu me lis, prends note !). Je me suis donc complètement éteinte à produire des petits pots bio, locaux et de saison.

Je n’avais plus un seul espace de liberté, ni de créativité. Si, au moins, le couple était resté un espace d’épanouissement…mais non, il est devenu lui aussi le lieu de frustrations compréhensibles : j’étais tellement épuisée et dépassée, que je n’appréciais plus rien dans ma vie. J’étais loin de la femme pétillante que j’avais été. Mais pas question encore d’admettre que j’étais malheureuse en couple, je ne voyais pas les signes.

Le couple conjugal et le couple parental

Nous sommes devenus un chouette couple parental, nourri par l’amour de nos enfants, mais un couple triste et fade d’amoureux. Progressivement, insidieusement, mais sûrement, les signes d’un couple malheureux se sont dessinés. Le père de mes enfants ne m’aimait plus. Il appréciait sa vie de famille et ne se posait pas plus de questions. Du moins, il ne souhaitait pas s’en poser. Je n’étais pas trop chiante, c’était pratique que je gère les tâches ménagères et les enfants le soir. On s’entendait bien pour choisir les séries sur Netflix, chacun a un bout de notre maxi canapé. Netflix, signe d’un couple malheureux, saison 1 !

Voilà où on en était quand j’ai décidé de me faire accompagner par une thérapeute pour améliorer ma vie de couple. Pour moi, c’était évident, on passait une mauvaise période. Nous étions dans une simple crise conjugale. Je me sentais très chanceuse de vivre en famille, avec un homme brillant, dont je commençais cependant à être moins amoureuse. Donc, je comprenais mal mes frustrations. Je commençais à rêvasser de nostalgie devant les films où deux acteurs s’embrassaient avec passion. Pour être honnête, je rêvassais aussi devant les scènes où simplement ils se prenaient dans les bras. Les scènes érotiques me fatiguaient d’avance par contre, je n’avais qu’une obsession sexuelle, à vrai dire, un seul vrai grand fantasme : dormir.

Je suis allée loin dans ce que je pouvais supporter. Certes, je n’étais pas maltraitée et je vivais confortablement. Matériellement je ne manquais de rien et n’avais aucune raison de m’inquiéter pour l’avenir. J’avais 2 enfants superbes, une jolie petite maison, un conjoint agréable à défaut d’être amoureux. 99% des femmes seraient restées dans cette vie faite de séries télé. Netflix, signe d’un couple malheureux, saison 2 !

Les signes d’un couple malheureux

J’ai repris des soins avec ma thérapeute. J’étais moins sûre de vouloir sauver mon couple malheureux, mais je voulais avoir tout essayé. Je ne vous dis pas tout ici, mais pour sauver notre couple, nous nous sommes expatriés, pour voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Je vous confirme que l’herbe est bien verte en Irlande, mais que ça n’a rien changé à notre vie de couple ! Nous regardions désormais les séries Netflix en anglais. Netflix, signe d’un couple malheureux, saison 3 !

Nous avons tenté la thérapie de couple – mon conjoint a survécu à la première séance uniquement, la communication non violente, le coup de la lettre (vous savez, s’écrire au lieu de se parler). Ai-je besoin de préciser que j’ai été la seule à écrire ? J’ai aussi lu tous les bouquins sur le couple et la séparation.

Je vous ai dit que le père de mes enfants avait de l’humour. Il s’en servait de manière opportune dès qu’une question le dérangeait. Nous voilà donc, au restaurant, en « amoureux », un soir de demie finale de la coupe d’Europe de Foot, où la France joue. La clameur des supporteurs contraste avec mes pleurs. Ambiance. Il est mal à l’aise. Je lui confie que j’ai peur qu’on se sépare. Clameurs. Réponse implacable : « si la France gagne, on reste ensemble! ». La France a gagné, on a joué les prolongations un an ou deux dans notre couple malheureux.

Après Netflix, le foot comme dernier épisode de cette sale série « Les signes du couple malheureux ».

Oser s’extraire d’un couple malheureux

Mais moi, je suis bien formée. Je devinais chez moi des signes de burn-out imminent : épuisement permanent, perte d’intérêt pour les évènements positifs, perte d’émotions, pleurs spontanés, surmenage… L’idée de préparer Noël ou une fête d’anniversaire d’un des enfants provoquait une montée d’angoisse : trouver un cadeau, faire le ménage, inviter 5 gamins, faire un gâteau, refaire le ménage…je ne pouvais plus absorber ce surplus. J’avais peur de craquer complètement. J’étais en outre terrorisée à l’idée de transmettre l’image d’une mère déprimée, fatiguée et négative à mes enfants, mais je n’avais plus complètement les ressources pour donner le change.

Je suis retournée en thérapie, cette fois ci pour me sauver de l’épuisement. Et, en soins, j’ai eu le déclic. Un déclic venu de l’intérieur, viscéral, de mon ventre vers mon cerveau. Ce n’est pas habituel comme sensation. Mon corps m’a dit « tu vas quitter cette vie ». La décision était prise, implacable. Instantanément, je me suis sentie libérée.

Il y avait tout à gérer, les annonces aux enfants, la garde alternée, la séparation des biens, trouver un appartement, déménager. Mais mon énergie était revenue. Là où faire un gâteau (je vous ai parlé de mon amour pour la popotte?) me semblait insurmontable quelques jours auparavant, je me suis de nouveau sentie la puissance d’une lionne. J’étais sûre d’avancer dans le bon sens. Impossible de douter. J’ai rajeuni de 10 ans en quelques mois.

Réussir sa séparation et aller mieux

Je peux dire fièrement aujourd’hui qu’après 14 ans de vie commune, nous avons réussi notre séparation. Nous avons maintenu ce couple parental qui nous était si cher, pour préserver l’amour et le bien-être de nos enfants.

Le père de mes enfants a une place unique dans ma vie. Je n’aime pas l’appeler mon ex, car il n’appartient pas à une ancienne vie. Nous avons tous les deux tracé des chemins différents, mais toujours dans la loyauté et le respect de ces 14 ans de vie commune.

À titre personnel, ce changement de vie a été, et de loin, la décision la plus difficile à prendre de toute mon existence. Je l’ai prise car j’étais accompagnée par une thérapeute. Je l’ai mûrie sur 3 ans au moins. Mais j’ai appris ce que signifiait vivre alignée. Je me suis écoutée. J’ai surmonté ma culpabilité.

Puis, j’ai explosé tous les plafonds de verre que j’avais au dessus de ma tête. Finalement, la société ne m’imposait plus rien. J’avais été en couple, puis mère, puis j’avais réussi professionnellement et je m’en étais émancipée. J’étais donc libre, plus aucun schéma n’était écrit désormais. Je n’ai jamais été aussi heureuse et dynamique que depuis ma séparation. Projet sur projet. Aventure sur aventure. Un papillon sorti de sa chrysalide. Mes enfants vont bien, figurez-vous. Leur père aussi.

Et maintenant ?

Récemment, j’ai flirté avec un homme de catégorie A, un qui me fait palpiter le coeur. Il tourne en rond depuis des années dans son couple. Il ne porte plus son alliance, fait chambre à part…mais n’ose pas divorcer….par peur du changement….Et bien, je me demande, sommes-nous nombreux comme ça, à vivre guidés par nos peurs ? A croire qu’on joue notre vie sur une décision, un évènement, un concours d’entrée dans une école?

Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire, avez-vous eu ce genre de décisions à prendre ?

Myriam

6 réflexions sur “Couple malheureux : les signes qui m’ont imposé le divorce!”

  1. génial ! J’adore cet article et cette contribution.
    Perso, j’ai 44 ans, suis maman solo et ai changé de vie et d’amoureux plus d’une fois ! Et a chaque fois, ça m’a permis de me connaitre un peu plus !
    Et ça fait partie des changements importants

    1. Merci Ophélie! Je suis ravie d’avoir contribué à ton évènement ! D’abord parce que je suis sûre qu’avec une thématique comme « oser changer de vie pour vivre mieux », il va y avoir des contributions variées et riches ! Et à titre perso, je suis ravie que ma contribution te plaise et t’évoque ton parcours de vie ! A très vite !

  2. Je suis une fan absolue de ton blog, tu vas toujours aborder des sujets profonds avec une plume agréable et beaucoup d’humour ! Je trouve cet article vraiment touchant, et utile pour celles et ceux qui sont dans l’incertitude, dans ces fameux couples confortables. Je crois que notre capacité à supporter ce confort sans passion dépend vraiment des tempéraments, certains s’y complaisent toute une vie. Je trouve vraiment important de souligner comme tu le fais que cette décision peut mettre des années à être prise, elle n’est pas facile et le temps à peser le pour et le contre n’est pas du temps perdu.

  3. Article qui dédramatise bien toute cette pression qu’on peut se mettre à vouloir rester en couple. Merci pour ce beau récit plein d’espoir 🙂

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