Ça y est, j’ai des Problèmes de Riche !

Un spa pour célébrer mon business 

Je suis dans le bain Japonais du Spa du coin, superbement décoré. Le bain Japonais, c’est ce bain bouillonnant, normalement avec de l’eau bien chaude. Bon évidemment, sans doute que la Guerre en Ukraine et la hausse du coût de l’énergie expliquent pourquoi mon bain Japonais à moi est froid ! Tout se perd ! J’essaye donc de me détendre en pensant à la Guerre en Ukraine et en apportant ma riche contribution. Promis, je ne râlerai pas pour la température de l’eau, ça aide les Ukrainiens, c’est certain !

Je m’offre ce Spa pour célébrer mon avancée sur mon blog principal. Mon blog principal, c’est le blog sérieux dont je vous ai parlé. Rien à voir avec Desperate-Quadra, qui est de l’ordre du loisir, pour l’instant.

Bref, je célèbre une avancée spectaculaire. Ça y est, je suis dans la cour des grands ! En une semaine de ventes, j’ai généré plus de 25 000 euros de chiffre d’affaires. Nous sommes donc début mars et j’ai fait 80 % de mon chiffre pour vivre cette année. Je peux me détendre. Le repos de la guerrière ! J’ai plutôt bien géré le stress et la fatigue sur cette période de ventes, mais j’ai quand même tiré sur la corde.

Fiacre pour avancer

En même temps que les bulles glougloutent, je pense à Fiacre et à tout cet argent. Fiacre d’abord. C’est un béninois, rencontré sur une plateforme de mise en relation professionnelle. Est-ce éthique de déléguer une partie de son activité au Bénin ? Mon Guru, celui qui me coache, a bien sa théorie, que je vous caricature ainsi, je vous laisse en apprécier le cynisme : « pour les français au chômage, tu payes déjà des impôts. Pense que tu offres une chance folle à cet indépendant au Bénin, que tu payes au salaire d’un médecin ! »

Je ne sais pas ce que cela va donner à l’avenir, mais je me sens franchement rassurée de savoir qu’en 2 clics et 20 euros, je peux trouver un assistant pour des tâches administratives simples. C’est fou tout ce qui se passe sur le web qu’on ignore quand même ! Je vais moins craindre les montées en pression à l’avenir. En tout cas, Fiacre, c’est un prénom qui en jette comme assistant. Fiacre va me faire avancer au galop c’est sûr!

Mon modèle traditionnel du travail vole en éclat

Glou glou. L’argent alors ? Vais-je oser me plaindre ici, d’avoir gagné 25000 € en une semaine ? Mais non, chères lectrices, je sais comme beaucoup de familles monoparentales en bavent pour joindre les 2 bouts, mais ça me perturbe quand même ! D’habitude, je gagne cette somme en travaillant pendant un an dans la vie réelle, à temps partiel (je sais que je suis déjà privilégiée). Et je dois travailler dur pour ça. Des rendez-vous qui s’enchaînent, de l’écoute, de la patience, du travail physique, l’horaire à respecter, les petits ennuis matériels (y a plus de PQ ! Help !).

Alors, je ne les ai pas gagnés facilement sur le web non plus, ces 25 000 euros. J’ai dû affronter mes peurs, m’exposer, me filmer, écrire, commenter des dizaines d’articles passionnants : « comment construire un igloo ? nettoyer un radiateur en 3 étapes ou encore faire un gâteau sans sucre, sans farine et sans oeufs?  » hein, comment faire? Et surtout écouter et lire des articles de développement personnel, plus ou moins aboutis, qui commencent tous par ce titre de copywriter « Mes 3/5/7/9 conseils pour enfin réussir à – bénéfice – sans – principale objection ». Si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi ce n’est jamais un chiffre pair, je suis preneuse.

Enfin, j’ai de la chance, dans mon cas, tout ce travail ingrat a fini par payer, et plutôt rapidement. Quand j’ai débuté, je lisais les chiffres des blogueurs plus avancés sans trop y croire : beaucoup arrivent à dépasser les 100k, quelques uns rêvent de leur million. Mais moi, j’ai un côté très pragmatique : je voulais générer 2000€ par mois. J’y suis dès le mois de mars. Glou Glou. J’arrête tout et je me repose jusqu’en décembre? Ou je revois mes objectifs à la hausse? Je fais quoi de mon travail dans la vie réelle. J’arrête complètement ou pas ?

Des peurs, des pertes et des bénéfices

Je ne supporte plus d’aller au travail. Je suis toujours de mauvaise humeur quand je dois interrompre mon travail sur le blog pour y aller. Mais, j’hésite quand même à arrêter complètement. Au début, j’avais peur pour mes finances, maintenant je suis sereine. Je sais que mes ventes n’étaient pas un coup de chance, mes chiffres sont bons, la perspective de croissance excellente. Alors, il me reste des peurs non rationnelles. Je vais changer d’identité professionnelle. J’exerce un métier noble, altruiste. Et je vais me retrouver comme Guru, à faire du fric sur le web. Enfin ça, c’est l’imaginaire collectif bien sûr ! J’ai croisé surtout des gens passionnés et hyper motivés sur internet. En changeant de métier, je vais perdre aussi en technicité sur ma profession, je vais un peu l’oublier, je ne serai plus « à la page » et je risque donc d’être moins légitime et pertinente pour écrire sur mon blog sérieux.

Et dans les bulles, j’ai tilté.

Encore une fois, je ne voyais que les peurs et les pertes. Je ne voyais que ce que j’allais perdre, en quittant ma première profession, sans mettre dans la balance, ce qu’allait m’apporter le fait d’arrêter ! Une vie où tu travailles de chez toi, ou mieux encore en digital nomade. J’ai des enfants à mi-temps. En dehors du chat, rien ne m’empêche d’aller travailler une semaine de temps en temps à Lisbonne, à Paris ou à Budapest. Une vie où tu es connectée avec le Bénin et le Québec, avec des entrepreneurs du web partout dans le monde. Une vie où tu n’as plus peur pour l’argent, maintenant que des bases saines sont posées. Une vie où tu explores énormément de moyens de la gagner, au lieu d’être cantonnée à un travail pour un revenu. Une vie sans frontières et avec les contraintes professionnelles que tu décides de t’imposer. Voilà c’est ça que je dois mettre dans la balance. Si j’arrête, je perds une identité qui m’a construite, mais j’en gagne une autre. Je suis donc au clair maintenant : la question n’est donc pas de savoir si je vais arrêter mais quand vais-je oser passer le pas ?

Glou Glou. J’ai bien avancé. Il reste un sujet.

Les fiascos amoureux

La vie amoureuse. Argggh. Je bois la tasse dans le bain Japonais. Point de blocage. Ces dernières semaines, je me suis fait larguer, en gros parce que je travaillais trop. Ça m’a donné une bonne excuse pour travailler plus. Maintenant que le fruit de ce travail est là, je veux profiter. Ma libido se réveille aussi. Et c’est bien désertique autour de moi. J’ai bien un ou deux ex que je pourrais rappeler, mais rien qu’à leur surnom, vous saurez que c’est une mauvaise idée.

Je crois que j’ai fâché définitivement le millionaire mythomane avec une lettre de rupture bien sentie : « Aujourd’hui, j’arrête de faire de la merde ! ». Et je n’ai pas vraiment envie de me retrouver avec l’alcoolique cancéreux. J’ai enfin vu « A Star is born » et ça m’a sevrée niveau hommes alcooliques. Il me reste bien le chasseur de moustiques, mais lui il est trop dangereux. Il est susceptible de m’attendrir et ne veut que des relations non exclusives. Un plan Q 4 étoiles en somme. Vraiment trop risqué.

Les applis de rencontre ? Je dois m’y prendre comme un pied. En 2 clics en anglais, je te déniche Fiacre au Bénin. En 50 petits coeurs, 5 crushs, des centaines de swipes, toujours pas un rencart. Quelle fatigue ce dossier « Homme » ! Toujours plus difficile à alimenter que le dossier « Ex ». Je ne parle même pas du dossier « Couple », devenu introuvable.

Avec ces 25 000 euros en 1 semaine, j’ai été sincèrement félicitée par mes amis, mais je vais éveiller aussi de la jalousie. Je peux m’y préparer. L’argent va encore compliquer mon rapport aux hommes : féministe, indépendante, autonome, entrepreneuse …si en plus je gagne bien ma vie, je vais vraiment avoir du mal à me caser !

Là aussi, je change de point de vue grâce à la détente du spa. Maintenant, je suis convaincue que je rencontrerai justement d’autres types d’hommes, qui au contraire, seront fiers de ce que je suis devenue, et qui verront le couple comme un lieu d’épanouissement mutuel. Je ne suis pas certaine que ces hommes soient sur les applis de rencontre. Je vais réfléchir à une stratégie. On ne se refait pas.

Glou glou, ah on peut dire que je me détends bien au spa. Mon cerveau n’a jamais carburé autant.

Ma vie en Jachère

Dans le sauna, j’intègre que je suis à un moment crucial de ma vie. Mon ciel est bleu, dégagé de tout stress, toute contrariété. Je n’ai que des projets passionnants qui peuvent le traverser, que ce soit en terme de relations amicales, amoureuses ou de projets professionnels. À moi de bien suivre mes intuitions et de me faire confiance, de rester alignée avec mes valeurs : être connectée à mes proches, aimer, savourer ma liberté et mon indépendance, continuer d’apprendre et exploser mes croyances limitantes !

Je débute un nouveau niveau dans un jeu vidéo : je suis hyper contente d’y être, mais je ne sais pas à quoi m’attendre. J’ai quand même une certitude, ça va dépoter mes amies, accrochez-vous !

Myriam.

PS : C’est abusé l’eau froide quand même, dans le bain Japonais… au prix de l’entrée, vous ne trouvez pas ?