J’adore ma vie de femme quadra et solo
Je dis que je kiffe ma vie et sincèrement c’est vrai 90% du temps. Je suis ravie de l’équilibre que j’ai réussi à créer. Je me sens libre et accomplie. Enfin non, pas vraiment accomplie, plutôt…en cours d’accomplissement ! Je vois tous les progrès que je réalise, tout ce que j’apprends sur moi, mais c’est vrai que ça fait de la casse. Quand tu changes, ton entourage réagit. Il ne te reconnaît plus. Et depuis le début de la semaine, je me débats avec un nombre incroyable de petits conflits interpersonnels, qui m’obligent à m’affirmer, à dire non, et à ne plus être docile. Je n’aime pas cela, j’ai l’impression de nager à contrecourant, que rien n’est fluide et j’en cherche encore le sens. Ça me fatigue.
J’étais donc dans ces pensées, et l’impression archi fausse que je portais le poids du monde sur mes épaules (tout est relatif bien sûr !) quand je tombe sur ma super copine Flore au supermarché. Et oui, quand tu habites en village, c’est ça qui est royal, même à Netto, tu es susceptible de tomber sur des copines – ou sur un ex -, ce qui rend la sortie courses du soir, beaucoup plus stimulante. D’ailleurs, avec les copines, on se retrouve plus souvent à Intermarché le samedi matin, qu’au seul bar du village. Triste constat. Ça ne vaut pas le jour où j’ai réalisé que le dernier endroit extérieur où je dansais encore…c’était à Netto justement, au supermarché, mais ça c’était avant de me séparer bien sûr!
La rencontre avec Flore
Donc, je tombe sur Flore. Ma super copine qui m’accueille d’un « j’étais sûre que j’allais te rencontrer ». Oui car Flore est intuitive, elle voit tout, ressent tout, elle est hyper empathe. C’est donc une super copine. Mais moi aussi, je suis pas mal empathe. Je devine, mais ne veux pas y croire. Elle est sublime, moi en vrac. Flore donne le change : » Bonne année Myriam! De mon côté, ça bouge, il y a pas mal de changements pour moi ». Je ne veux toujours pas y croire.
Je dévie la discussion sur des choses anodines mais elle y revient. « Il y a pas mal de changements pour moi cette année ». Au rayon PQ de Netto, me voilà donc submergée par la tristesse, en pleurs. Son mari a décidé de mettre un terme à leur mariage. Flore est surprise par ma réaction, moi aussi. Pourquoi je pleure d’ailleurs ? Elle m’a annoncé la nouvelle sans vaciller. Elle est ancrée. Et elle veut se rassurer : « Mais tu dis toujours que c’est top la vie de quadra solo ? Pourquoi tu pleures ? »
Pourquoi je pleure? J’ai du mal à identifier les raisons.
L’émotion me submerge au rayon PQ
D’abord, son couple et sa famille, ça représente également une partie très heureuse de ma vie. Nos enfants étaient jeunes, on avait la même nounou qu’on détestait. Cela nous a rapprochées. Nos conjoints sont devenus amis, passionnés de vélo. On se faisait des barbecues, des bonnes soirées bien arrosées en famille, ou entre filles : spa, maquillage, plage, sushis et bavardages. Une époque assez insouciante en fait !
Et avec Flore, c’est très drôle, c’est la personne que je rencontre le plus souvent « par hasard ». Et pas que à Netto! Nous nous sommes retrouvées une nuit lors d’une retraite de yoga. Nous y allions seules pour nous ressourcer. En pleine nature, à 1 heures 30 de route de chez nous. Et comme j’ai dit à l’époque, si on avait essayé de l’organiser, on n’aurait jamais trouvé la date!
Pourquoi je pleure, revenons à nos moutons?
Je sais par quoi elle va passer. Certes, elle va s’émanciper, s’assumer, se sentir alignée. Mais allez dans le désordre : acheter une nouvelle voiture, séparer les biens, régler les détails du divorce, gérer la garde des enfants, se rendre compte que financièrement à deux, c’est mieux, tester toutes les applis de rencontre, mais ça c’est rien à côté du vide, du creux dans les tripes. On peut dire ce qu’on veut, tant qu’on n’est pas passé par là, on n’imagine pas le traumatisme. Le poids des habitudes, la présence du compagnon, même s’il était devenu insupportable, il était là. Il ronflait à côté de nous dans le lit, mais il était là. Le soutien dans la vie de tous les jours, il faut renoncer à ça. Plus personne ne t’aidera à assumer ta vie et tes enfants, comme a pu le faire leur père. Renoncer aux habitudes familiales, survivre à Pâques et à Noël. Se reconstruire toute une vie sans l’autre, sans les enfants à temps plein, quand on a passé 20 ans ensemble, c’est violent. Je crois que je vois tout cela défiler. Ma vie familiale d’avant, insouciante, qui s’envole dans son divorce et les épreuves qu’elle est déjà en train de surmonter et que je connais bien.
La sororité comme mode de vie
Pensons aussi aux couleuvres qu’elle devra avaler : la nouvelle compagne de son mari, les bassesses notariales, les devoirs non surveillés les semaines paires et pire que pire, mon combat ultime, les ongles de pied jamais coupés chez le père ! Dieu soit loué, ses enfants sont grands, ils doivent se couper les ongles de pied seuls.
Me vient alors cette réflexion, mais Flore, tu vas rejoindre notre gang ! Celui des Girls Power. On est 5 copines. J’étais la seule séparée. 5 ans après, il n’y en a plus qu’une qui soit mariée. Véridique. On se soutient. On est là les unes pour les autres, on fait des tirages d’oracles, on s’amuse beaucoup. On découvre le sens de la sororité. Un jour, j’ai quand même réalisé notre drame en riant et c’est comme ça que m’est venu le nom de ce blog. À chaque divorce, on perdait une piscine. Desperate Housewife tiens ! Et on vit dans le sud de la France quand même, une piscine c’est sympa. Et voilà cette tragédie qui se poursuit, une piscine de moins l’été prochain, avec l’arrivée de Flore dans le gang, mais une copine de plus pour se sentir en lien, vivante, heureuse et forte.
Et vous, avez-vous déjà été émue par l’annonce de la séparation d’un proche?
Myriam