Tu es…une contrainte dans ma vie !

Je suis une contrainte dans ta vie ?

Alors les Desperate-Quadra, j’aimerais tellement vous faire mourir de rire en vous disant qu’un effroyable macho avait osé prononcer ces mots. Mais non, pire qu’un effroyable macho sans coeur, inavouable, inimaginable, impensable ! Ces mots odieux sont sortis de ma délicate bouche…et m’ont naturellement valu 2 conséquences prévisibles. Conséquence n° 1 : éclats de rire coupables et honteux de mes copines, nonnnn t’as pas osé, le pauvre, tu abuses ! Conséquence n° 2 : je me suis fait larguer par Jules, à retardement, mon cas lui semblant irrémédiablement désespéré.

Situons les faits de manière tout à fait objective, comme je sais faire.

La rencontre

J’ai rencontré Jul au début de l’été. Ce Jules là, c’est drôle de l’appeler JU-JU-Jul, mais seules les veinardes qui savent écrire son prénom (personne donc) comprendront. Jul, donc, a toujours été quasi parfait avec moi. Je l’ai rencontré lors d’une randonnée. Nous avons échangé plusieurs semaines par messenger, jusqu’à ce que je lui tende une perche très subtile, faites-moi confiance ! Donc, à ma question : « ça te dirait qu’on déjeune ensemble ? » Il a répondu « oui, quand es-tu dispo ? « . « Demain soir ». Marché conclu.

Jul me dégotte un petit coin de paradis pour un pique-nique de fin d’été en bord de mer. Il organise tout, trouve le spot, prépare le repas, me conduit. Plus romantique, tu meurs. Une crique isolée, à la fois sauvage, minérale et à la végétation luxuriante. Cerise sur le pique-nique, aucun de nous deux ne connaissions le lieu et on était seul au monde, ce qui relève de l’exploit dans notre région, même une veille de rentrée scolaire.

Pour vous donner une idée du niveau du date, Jul avait embarqué sa plaque de four dans la crique, pour être sûr que la pâte soit bien cuite par en-dessous. Enfin, je crois, parce que, bizarrement, en cuisine, je ne comprends et ne retiens rien.

Ce qui devait arriver arriva, nous entrons en relation. Je lui saute dessus donc. Jul n’a pas opposé beaucoup de résistance faut dire. La suite est connue de toutes les Desperate-Quadra. Problèmes de planning dans les gardes alternées. Ses enfants, mes enfants. Notre temps libre se résume donc à un week-end et 2 ou 3 soirées en semaine, chaque mois. Jul est habitué à vivre seul, moi aussi, on prend donc les choses comme elles viennent.

4 mois déjà ? T’es sûr ?

La relation s’installe tranquillement. Un soir par SMS, Jul me fait une demande très spéciale. Je sais à quoi pensent vos esprits pervers, parce qu’effectivement le sexto est monnaie courante. Mais Jul, non, me fait une demande vraiment inhabituelle. Je crois bien que cela fait 4 ans qu’un homme ne me l’avait pas proposé, véridique ! Il m’envoie un SMS pour me demander … qu’on s’appelle ? S’appeler, comme ça, sans raison, pour parler???? OMG !!! Mais ça devient sérieux là. Et Jul ajoute : « j’ai besoin d’échanger régulièrement pour que le lien se crée, je suis un communiquant ! »

Et voilà, le piège qui se referme sur moi. Nous prenons l’habitude de nous appeler tous les jours, il devient un soutien fort dans ma vie. Pourquoi je parle de piège ? Parce que j’ai tout à fait conscience, dès ce moment-là, que je vais ressentir un manque et de la tristesse, si cela s’arrête. Je prends un risque à m’engager dans cette voie. Et je suis très forte en statistiques, je calcule aisément que 100% de mes précédentes relations se sont arrêtées…

Donc, le temps passe, nous nous appelons sans arrêt, nous voyons dès que possible, partageons des moments vraiment top, en présence, l’un pour l’autre. Jul est heureux d’avoir trouvé une femme indépendante et moi un homme communiquant et fiable, aux petits soins pour moi.

Pour être transparente avec vous, je vous ai dit que Jul était quasi parfait. Pour le quasi, il faut que je sois très délicate, ce n’est pas mon fort, et je vous le raconterai mieux sans doute dans un prochain article. Alors, je vais résumer en disant qu’au lit, le démarrage a été aussi prometteur que laborieux. Cela ne m’a posé aucun problème, au contraire, les déboires du début ont permis de calmer le jeu, de ralentir ce démarrage de relation qui aurait pu être explosif sinon. Bref, j’en étais arrivée à la conclusion, grâce à l’analyse perspicace de ma love-coach, que j’avais enfin trouvé mon homme idéal : juste un énorme défaut, au milieu d’un tableau parfait, qui me donnait une bonne excuse pour ne pas me questionner sur la relation.

Je suis quoi pour toi ?

Alors??? Il est où le problème, me demandez-vous ? Les semaines passent à une vitesse infernale. On se connaît depuis 4 mois, et moi, j’ai l’impression que ça fait une semaine, mais pas lui. Justement, par miracle, nous avons une semaine commune de congés sans enfants, qui s’improvise au dernier moment. Enfin, moi je ne suis pas en congés. Je travaille pour mon blog. C’est dur à comprendre de l’extérieur. Je travaille de chez moi, à un rythme très soutenu et je m’octroie peu de sorties. Je ne suis pas salariée. Je gagne ma vie en partie grâce à mon blog. Je suis vraiment challengée et hyper-motivée par mon projet pro, dont j’ai du mal à décrocher. Jul, lui est vraiment en vacances. Il propose un resto. En gentleman, il cherche une adresse sympa, vient me chercher, m’emmène et dans la voiture me pose la question fatidique : « Je suis quoi pour toi? ».

Shame on me, je ne crois pas qu’on puisse trouver pire comme réponse. Vous la connaissez cette réponse, qui me sort le plus naturellement du monde « Tu es une contrainte dans ma vie ». Si si, même en le sachant, en l’ayant décortiquée, analysée dans tous les sens, je suis encore très surprise par cette réplique. Sortie de mes tripes, spontanément, avec le sourire. Ensuite, j’ai eu beau sortir les rames et ramer, ramer, ramer, impossible de rattraper une telle boulette, pardi !

Comme Jul est un bon communiquant, on le saura, il a quand même essayé de comprendre. Il m’a écoutée ramer, calmement, « au moins ta réponse est claire« . Nous avons passé une soirée délicieuse malgré tout, mais il n’a jamais réussi à dépasser cette phrase, le déclin était inéluctable.

Rattraper le coup

Paire de rames n°1 :

C’est un compliment dans ma bouche. Je tiens à toi. Je me sens engagée vis à vis de toi. Je fais attention à toi, je prévois quand tu as tes enfants, quand tu es libre et je bloque mes soirées pour toi. Ce n’est pas le mot « contrainte » le mot juste, c’est vrai, c’est « engagement« .

Lui : « pour moi, c’est un plaisir de te voir, ni un engagement, ni une contrainte ».

1-0 pour Jul.

Paire de rames n°2 :

Je m’excuse, pardon, je comprends que tu sois vexé. Je ne voulais pas dire cela, ça m’est sorti tout seul, sans réflexion. Je ne comprends pas.

Lui :  » C’est encore pire, c’est que tu es sincère en plus ».

2-0 pour Jul.

Paire de rames n°3 :

En fait c’est sorti tout seul, de manière inconsciente car précisément, c’est mon sujet. Ce n’est pas de toi dont il s’agit là. C’est comme un lapsus, ça parle donc de ma problématique. J’aurais pu tenter le « tu exagères de tout ramener à toi« , mais je n’y pense que maintenant, trop bête !

2-1, je m’accorde toute seule le point.

Analyser ses échecs

Ainsi, la relation avec Jul s’est poursuivie quelque temps encore. Nous avons beaucoup discuté jusqu’à ce qu’il décide plus ou moins consciemment de rompre. Il était devenu très froid avec moi, distant, et même le contact physique ne créait plus de lien. Je me suis retrouvée avec Jul comme avec tous les hommes que j’avais eus ces dernières années : distants, non engagés, envoyant des SMS. Et là, j’ai vraiment intégré deux trucs : sur Jul, puis sur moi.

D’abord, Jul avait probablement peur aussi. Finalement, il s’est saisi de la première difficulté et ne l’a plus lâchée jusqu’à rompre. Sous prétexte que nous n’étions pas compatibles (lui souhaitant vivre la relation pleinement, moi ayant besoin de temps avant de m’ouvrir), il n’a pas réussi à pardonner mon mot, ni à m’offrir sa patience. A moins que ce soit plus simple et qu’il soit simplement très rancunier. En tout cas, il le reconnaît, quand la connexion est cassée, il n’arrive pas à recoller les morceaux. Ce qui revient au même pour moi, c’est comme si je ne méritais pas une deuxième chance ou que notre relation n’était pas assez bien pour mériter une deuxième chance.

Ensuite, sur moi, grâce à ce mot « contrainte », j’ai l’impression d’avoir progressé sur ma problématique. Je me suis séparée il y a 5 ans du père de mes enfants. Ça a été très laborieux de sortir de cette relation, avec énormément de culpabilité et un fort sentiment d’échec et de gâchis. Je me reconstruis depuis.

D’ailleurs, je vous ai déjà dit dans un article précédent, qu’une amie blogueuse m’avait offert mon thème astral. Grâce à elle, je sais déjà que je vais galérer au niveau sentimental pour encore 18 mois. Super ! C’est pour cela que j’ai lancé Desperate-Quadra ! Je sais que je vais avoir de la matière pour écrire pour un certain temps ! Dans mon thème astral, elle avait bien relevé ma problématique. Succès professionnel certain. Difficulté dans les relations à gérer mon besoin d’indépendance et de liberté.

En effet, je suis arrivée à l’objectif personnel que je m’étais fixée. À savoir : vivre seule sans être sèche, en étant parfaitement heureuse, entourée d’amis, avec de nombreuses activités et passionnée par mon projet pro. J’apprends sur moi tous les jours, je suis hyper épanouie. J’ai peur de perdre une part de moi en me mettant en relation et j’ai peur de remettre mon bonheur et mon équilibre en partie sous la dépendance de quelqu’un d’autre. J’ai besoin de temps pour mieux connaître mon partenaire et pour dompter cette peur. Si la relation va trop vite, je ne suis pas prête à recevoir, je suis un diesel, j’ai besoin de temps. En somme, je ne suis pas si désireuse que ça d’être en relation maintenant dans ma vie.

L’engagement dans le couple n’est donc pas une mince affaire. Trop, c’est étouffant. Trop peu, c’est frustrant et douloureux. Trouver le bon rythme et le bon niveau d’investissement, quand on a déjà un passif, des vies bien remplies, des enfants, un boulot, n’est vraiment pas évident.

Certains disent que c’est une histoire de personnes, en gros quand c’est la bonne, tu te donnes. Je vois pourtant des tas de copines qui donnent beaucoup et souvent à des hommes qu’elles connaissent à peine, et se révèlent rapidement être des gros nazes.

D’autres disent que c’est une histoire de personnalité, tu es un amoureux passionné ou pas.

Moi, j’aime vraiment la théorie du poly-amour. Tu apprends à apprécier l’amour sous toutes ses formes : l’amour pour tes enfants, tes proches, tes amis, ton chat et ton homme. Si ça devient vraiment sérieux, il arrive au niveau de ton chat. Hey, je blague. Fallait trouver une conclusion rigolote les Desperate !

Et vous, comment ça se passe l’entrée en relation chez vous? Vous vous enflammez pour le premier venu? Vous êtes plus réservée? Vous avez déjà flingué des relations en une phrase comme moi ? Dites-moi tout en commentaire.

Myriam.

2 réflexions sur “Tu es…une contrainte dans ma vie !”

  1. Dupuis

    J ai lu ..le : tu es une contrainte dans ma vie… C est excellent ! J adore ta façon d écrire tu m as bien fait rire avec tes rames 😉 hâte de lire les autres.

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